Pour ceux qui sont rarement ou jamais contrôlés, il est sans doute difficile d'appréhender l’impact dévastateur de ces contrôles. Dans le discours public, cette pratique considérée comme désagréable tout au plus, est très largement justifiée pour des raisons de prévention de la délinquance et de maintien de l'ordre public.
Ceci est une erreur.
Le coût de ces contrôles est très élevé et pèse tant sur les personnes concernées que sur les capacités de la police à remplir ses missions efficacement, ainsi que sur l'ensemble de la société. Le profilage est inefficace.
Les récits des personnes contrôlées sur la base de leur apparence physique mettent en exergue l'humiliation ressentie même lors d'un simple contrôle qui ne dure que quelques minutes et durant lequel les agents se montrent tout à fait respectueux. Ces procédés ont parfois un impact considérable sur leur destin : un retard de quelques minutes peut compromettre un emploi ou un examen scolaire, les sentiments de colère et de frustration ressentis à cette occasion peuvent conduire à des mots passibles d'un délit "d'outrage et rébellion envers agent des forces de l'ordre".
Insidieusement, ces contrôles affectent également le sentiment d'appartenance à ce pays. Un contrôle d’identité est un acte hautement symbolique et son caractère répétitif envers certaines personnes implique une remise en question permanente de leur citoyenneté et de leur appartenance à la République.
La relation police/population est également grandement endommagée. Cela n'est pas sans lourdes conséquences pour la sécurité publique et pour celle des fonctionnaires eux-mêmes. Rappelons que les contrôles d'identité étaient à l'origine des émeutes de 2005, de même que pour les émeutes des deux dernières décennies à l'échelle européenne, le plus souvent déclenchées par un simple contrôle d'identité prenant un tournant tragique.
Un rapport rendu par la commission établi afin d'examiner et comprendre les causes des émeutes d'août 2011 au Royaume-Uni (Independent Riots Communities and Victims Panel) identifie les pratiques policières de contrôles et de fouilles comme l'un des facteurs déclencheurs des ces évènements. Cette relation anomique se révèle dans les altercations quotidiennes qui ont lieu entre la police et les jeunes.
Pour beaucoup, la police n’est plus perçue comme une institution qui protège la population et garantit la sécurité des citoyens, mais, au contraire, comme une institution répressive qui elle-même engendre de l’insécurité et menace les libertés fondamentales. Les conditions de travail des fonctionnaires de police sont extrêmement détériorées par cette tension permanente.
Nombreux sont les citoyens qui préfèrent éviter d'avoir affaire avec les forces de l’ordre plutôt que s'adresser à elles lorsqu'ils sont victimes d'infractions. La coopération entre citoyens et police en pâtit. Celle-ci est donc moins efficace.
Soulignons par ailleurs que l’appareil policier est la partie la plus visible du service public français, dotée de l’usage légal de la force et des armes. Quand l’arbitraire et l’abus y sont tolérés l'ensemble des institutions publiques est décrédibilisé et la discrimination ne peut être légitimement condamnée par l'Etat lorsqu'elle est pratiquée par d'autres acteurs.
Les récits des personnes contrôlées sur la base de leur apparence physique mettent en exergue l'humiliation ressentie même lors d'un simple contrôle qui ne dure que quelques minutes et durant lequel les agents se montrent tout à fait respectueux. Ces procédés ont parfois un impact considérable sur leur destin : un retard de quelques minutes peut compromettre un emploi ou un examen scolaire, les sentiments de colère et de frustration ressentis à cette occasion peuvent conduire à des mots passibles d'un délit "d'outrage et rébellion envers agent des forces de l'ordre".
Insidieusement, ces contrôles affectent également le sentiment d'appartenance à ce pays. Un contrôle d’identité est un acte hautement symbolique et son caractère répétitif envers certaines personnes implique une remise en question permanente de leur citoyenneté et de leur appartenance à la République.
La relation police/population est également grandement endommagée. Cela n'est pas sans lourdes conséquences pour la sécurité publique et pour celle des fonctionnaires eux-mêmes. Rappelons que les contrôles d'identité étaient à l'origine des émeutes de 2005, de même que pour les émeutes des deux dernières décennies à l'échelle européenne, le plus souvent déclenchées par un simple contrôle d'identité prenant un tournant tragique.
Un rapport rendu par la commission établi afin d'examiner et comprendre les causes des émeutes d'août 2011 au Royaume-Uni (Independent Riots Communities and Victims Panel) identifie les pratiques policières de contrôles et de fouilles comme l'un des facteurs déclencheurs des ces évènements. Cette relation anomique se révèle dans les altercations quotidiennes qui ont lieu entre la police et les jeunes.
Pour beaucoup, la police n’est plus perçue comme une institution qui protège la population et garantit la sécurité des citoyens, mais, au contraire, comme une institution répressive qui elle-même engendre de l’insécurité et menace les libertés fondamentales. Les conditions de travail des fonctionnaires de police sont extrêmement détériorées par cette tension permanente.
Nombreux sont les citoyens qui préfèrent éviter d'avoir affaire avec les forces de l’ordre plutôt que s'adresser à elles lorsqu'ils sont victimes d'infractions. La coopération entre citoyens et police en pâtit. Celle-ci est donc moins efficace.
Soulignons par ailleurs que l’appareil policier est la partie la plus visible du service public français, dotée de l’usage légal de la force et des armes. Quand l’arbitraire et l’abus y sont tolérés l'ensemble des institutions publiques est décrédibilisé et la discrimination ne peut être légitimement condamnée par l'Etat lorsqu'elle est pratiquée par d'autres acteurs.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire