La justice a donné raison ce mercredi en appel à 5 des 13 plaintes contre l'Etat pour contrôle au faciès. Suite
 à la décision rendue par la Cour d’appel de Paris, voici 
une déclaration de Lanna Hollo, d’Open Society Justice Initiative :
 « Dans
 une décision historique rendue aujourd'hui, la Cour d'appel de Paris a 
estimé que les contrôles d'identité discriminatoires sont illégaux - 
même lorsqu'ils sont menés poliment. La Cour d'appel a constaté une 
violation dans 5 des 13 cas jugés en appel.
 Dans
 son jugement, la Cour souligne que l'État français a l'obligation de 
prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir la discrimination, 
devoir auquel il a manqué. Elle note en particulier que l'absence de 
toute trace des contrôles d'identité effectués prive les victimes de la 
possibilité de déposer un recours effectif en cas de discrimination ou 
d'abus.
 La
 Cour a également souligné qu'il est du rôle du juge de veiller à ce que
 les contrôles effectués soient fondés sur des raisons objectives.
 Suite
 à cette décision, l'Etat français devra modifier le cadre juridique 
régissant les contrôles d'identité, afin que les contrôles ne puissent 
être effectués que sur la base de motifs objectifs et individuels, et 
fournir aux personnes contrôlées un récépissé qui précise les motifs du 
contrôle.
 Malgré
 cette victoire dans 5 affaires, les 8 autres décisions négatives n’en 
restent pas moins préoccupantes. La Cour estime qu'il n'y a pas de 
violation dans les cas qui ont eu lieu dans les banlieues pauvres, même 
si la police n’avait aucune raison objective de contrôler ces personnes.
 La Cour indique explicitement que le comportement des requérants ne 
serait pas considéré suspect ailleurs, mais qu’il l’est dans ces 
endroits « dangereux ». Cela crée un système judiciaire « à deux 
vitesses », l'un pour les banlieues pauvres considérées comme des 
« zones sensibles » et l’autre pour les autres parties du 
territoire. Cette décision fait également reposer une charge excessive 
sur les personnes contrôlées, qui doivent apporter elles-mêmes la preuve
 d'un motif discriminatoire, échouant ainsi à appliquer pleinement le 
principe de non-discrimination que la Cour reconnaît par ailleurs dans 
sa décision. »
06:24
Contrôle au faciès : le procès
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